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Synthèse du Forum-Débat "Croissance démographique, migration et aide au développement : le nouveau défi des relations Nord-Sud ?"Cycle de rencontres "Idées reçues et tabous du développement", avec le soutien de l'Agence Française de Développement

L’aide au développement, souvent méconnue par les publics non avertis, fait partie des sujets qui génèrent beaucoup d’idées reçues. Aussi, l'association Odissée (Organisation du Dialogue et de l’Intelligence Sociale dans la Société Et l’Entreprise) a décidé d'organiser, avec le soutien de l'Agence Française de Développement, un cycle de forums-débat sur les Idées reçues et tabous du développement.

Le 30 novembre, plus de 100 décideurs et leaders d’opinion se sont réunis au Collège des Bernardins pour débattre autour du thème « Croissance démographique, migrations et aide au développement : le nouveau défi des relations Nord-Sud ? ». Louise Avon, directrice déléguée de l’Agence Française de Développement, Jean-Baptiste Meyer, sociologue et directeur de recherche à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) et François Héran, démographe et directeur de recherche à l'Institut National d'Etudes Démographiques (INED), ont introduit les débats en tant que grands témoins.

SYNTHESE DES DEBATS

Les enjeux de la croissance démographique

  •            La transition démographique est un phénomène complexe composé d’une phase d’expansion galopante (progrès sanitaires et baisse du taux de mortalité infantile), suivie d’une phase de stabilisation (diminution du nombre d’enfants par femme). C’est la vitesse de cette transition, variable selon les pays et les contextes, qui conduit à la diversité des situations démographiques.
  • Une croissance démographique très forte conduit en général à déstabiliser les territoires car elle démultiplie les enjeux d’éducation, d’alimentation, de santé, de citoyenneté, de transferts sociaux (mise en place d’infrastructures, la création de systèmes sociaux…)
  • Les problèmes de développement liés aux questions démographiques ne sont pas uniformes : il est nécessaire de leur apporter des réponses différentes et adaptées. Or ces différences ne sont pas spécifiquement étudiées par les acteurs français, notamment les questions de natalité qui semblent plus taboues en France qu’ailleurs.
 
La diversité des contextes migratoires
  • Beaucoup d’idées reçues subsistent au sujet des processus migratoires. Il est important de rappeler que les migrations intra africaines sont plus importantes que celles dirigées vers l’Europe, et que les migrants qui partent pour des raisons variées (dégradation des conditions de vie, conflits politiques…) aspirent généralement à rentrer chez eux.
  • Les migrations doivent être appréhendées en termes de complémentarité entre le Nord et le Sud. Les pays en voie de développement peuvent apporter des ressources en main d’œuvre pour les pays du Nord, et être perçus en retour comme de nouveaux marchés économiques à conquérir.
  •  Les migrations ont surtout des effets pervers lorsque les plus diplômés des pays en voie de développement s’installent définitivement dans les pays développés. Avec cette « fuite des cerveaux », leurs compétences ne sont pas réinvesties dans leurs pays d’origine où elles sont indispensables.
 
Quel rôle pour l’aide au développement ?
  •  Il est indispensable de mener une réflexion sur ce que doit être l’aide au développement, les objectifs à viser, les acteurs à mobiliser et les stratégies à adopter en matière de démographie.
  • L’objectif doit être d’encourager des processus de développement sur le long terme (éducation, infrastructures) et ne pas se contenter d’une aide de première nécessité.
  • L’aide au développement doit reposer sur des projets menés en partenariat avec les pays récipiendaires, dans une logique gagnant/gagnant, afin d’apporter les réponses les plus adaptées et ne pas imposer un modèle de développement non choisi.
  • Pour cela, les stratégies à adopter doivent penser à la fois le court terme et le long terme, et associer différents types d’acteurs, issus des sphères, privée, publiques, associatives mais aussi les différentes diasporas. Enfin il est indispensable d’intervenir à toutes les échelles de gouvernance, au niveau local, régional, national et à l’international.
 
EN RESUME : Les dynamiques démographiques doivent être appréciées différemment au regard des contextes nationaux dans lesquelles elles s’inscrivent. L’adage selon lequel « il n’est de richesses que d’hommes » n’est vrai que dans la mesure où les personnes se voient offrir des perspectives de développement favorables.

 

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