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2010 "L'économie solidaire", contribution à Entreprise & Progrès pour le rapport sur L'entreprise apès la crise

On se rend pas toujours compte à quel point les ONG se sont développées, tant au niveau international que national : aujourd'hui près de trois mille ONG sont reconnues par l'ONU. La fondation de Bill Gates dispose de beaucoup plus de moyens que plusieurs Etats développés . Ces organisations ont acquis à la fois un pouvoir d'influence et de lobbying considérable et des moyens d'actions qui leurs permettent de rivaliser par rapport aux organisations gouvernementales.
 
En France le nombre des fondations a augmenté de 40% entre 2001 et 2009 (1571 en 2009 contre 1109 en 2001). Compris dans ces chiffres ce sont les fondations d'entreprises qui se sont développées le plus vite. Les grandes entreprises ont toutes créées des fondations avec à chaque fois des objectifs spécifiques qui contribuent à développer leur image sociale et sociétale.
 
Il existe également un militantisme des chefs d’entreprises actifs ou à la retraite. Ces derniers ont en effet identifié le secteur associatif comme un levier plus fort pour changer la société que les partis politiques, car l’Etat ne peut pas tout faire, et a déçu certains. De très nombreux anciens chefs d'entreprises, jeunes retraités, se sont investis dans l'associatif en se faisant élire comme Président ou Administrateurs d'associations, de fondations et ils leurs donnent un élan accru, en appliquant dans cet univers leurs savoir-faire de dirigeants performants.
 
Les organisations professionnelles, quant à elles, élisent des Présidents et des Administrateurs qui sont de plus en plus jeunes et qui sont, soit des jeunes patrons de PMI, qui veulent s'engager, soit des dirigeants de grands groupes qui croient à l'utilité de l'action collective.
 
La prise de conscience de la nécessité d’une meilleure efficacité  et une certaine forme de concurrence (qui s'exprime dans la collecte des dons et la recherche des financements) a ouvert les portes aux salariés du privé. Quand une association est performante (et qu'elle sait communiquer), elle peut d’ailleurs se développer rapidement : les soutiens arrivent vite, elle se voit confier des projets de plus importants et elle trouve toujours des sponsors (privés ou publics) pour les financer.
 
Dans ce contexte, sous la pression de leurs élus, les salariés de ces organisations ont dû aussi se professionnaliser.
 
De nouveaux profils et de nouvelles vocations sont apparus.
Sur le marché des dirigeants d'organisations de l' "Economie Solidaire" (en fait tout le secteur privé non marchand) on distingue aujourd'hui deux types de candidats :
-          Les générations des 40 a 60 ans, qui proviennent très souvent du privé. Ils souhaitent s’engager pour des raisons personnelles. Souvent, après des beaux parcours dans des grands groupes, ils ont décidés de donner un sens différent à leur vie professionnelle pour pouvoir se dire que leur action a un impact direct sur la société.
-          Chez les moins de 40 ans, on commence à voir des candidats qui ont débuté  directement leur carrière dans le secteur non lucratif. Les jeunes générations de diplômés sont beaucoup plus impliquées que leurs ainés dans des engagements associatifs et une proportion de plus en plus importante d'entre eux veulent en faire leur métier. Ils s’appuient souvent sur des cursus dédiés, comme celui de Bioforce à Lyon, qui est soutenu par la Fondation Mérieux. Ses diplômés bénéficient du réseau d’anciens élèves et l’école reçoit des offres d’emplois.
 
De plus, les recruteurs des entreprises privées ont changé d’opinion sur l’engagement de jeunes diplômés, qui partent un an faire du bénévolat à l’étranger ou qui réalisent un break en cours de carrière. Ce type d’engagement associatif est désormais valorisé. Leurs aspirations rejoignent d’ailleurs certaines initiatives prises en interne dans la cadre d’une politique de développement durable.
 
En ce moment le secteur associatif n’échappe pas à la crise. Il se montre en particulier plus prudent dans sa politique d’embauche, en raison notamment d’une baisse des dons et legs. Les organisations professionnelles sont très sollicitées par leurs adhérents et les pouvoirs publics mais elles sont confrontées à la baisse des cotisations et ont donc des budgets plus serrés. Pourtant au delà de ces phénomènes conjoncturels le secteur privé non marchand a un très bel avenir devant lui. Il fait partie du mouvement de fond du développement durable.
On peut parier qu'il sera de plus en plus attractif et de plus en plus exemplaire dans le domaine des ressources humaines.
 
 
25/03/2015
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